Les institutions de formation continue sont en interaction avec leur environnement. D’une part, ces institutions sont confrontées à certaines attentes. Elles doivent adapter la planification de leur programme et de leur offre aux changements professionnels et sociaux, et bien entendu également à une mutation technologique croissante. D’autre part, elles soutiennent et permettent elles-mêmes des transformations sociales en développant et en lançant de nouveaux thèmes et de nouvelles possibilités d’apprentissage.

Les conditions et les exigences changeantes ont un impact sur les compétences requises du personnel de formation continue. Cela concerne les formateurs.trices, mais surtout aussi le personnel de direction et de planification des institutions de formation continue, auquel nous portons une attention particulière dans ce numéro d’EP. Mais les institutions de formation continue sont également touchées par des développements récents en tant qu’entreprises. Les structures organisationnelles existant jusqu’à présent sont remises en question. Les auteur·e·s du dossier de ce numéro d’EP décrivent et analysent les facteurs d’influence correspondants sous divers angles scientifiques. Ils en déduisent des exigences de compétences parfois modifiées ou nouvelles pour le personnel de formation continue (Matthias Alke, Joachim Ludwig, Falk Scheidig), mais esquissent également les défis au niveau de la gestion d’entreprise et de l’organisation, ainsi que leurs conséquences pour les structures organisationnelles (Karin Dollhausen, Sabine Lauber-Pohle).

Les expériences faites en liaison avec la pandémie de Covid-19 jouent ici un rôle déterminant. Comme constaté à diverses reprises, la pandémie a amorcé dans la formation continue une véritable poussée de numérisation. Et celle-ci – peut-on au moins le supposer – a été associée à une poussée d’apprentissage dans la gestion du numérique.

Avant la pandémie, les formes numériques de transmission ne jouaient pas un grand rôle dans la formation continue. Si les prestataires ont néanmoins été en mesure de se rediriger vers des canaux numériques pendant l’interdiction du présentiel, ce n’est donc pas uniquement dû à leur capacité d’adaptation. Le passage à court terme de l’espace analogique à l’espace numérique n’a été possible que parce que les conditions requises étaient remplies. Autrement dit: dans l’environnement social, la numérisation était déjà bien avancée avant la pandémie. La culture du numérique (Stéphane Jacquemet) était une réalité depuis longtemps déjà.

Dans le volet pratique de ce numéro, nous donnons la parole aux professionnel·le·s de la pratique de la formation continue. Quels changements concrets vivent-ils, et quelles exigences de compétences modifiées ou nouvelles en résultent à leur avis? Des représentant·e·s de quatre institutions de formation s’expriment sur ces questions et proposent des aperçus variés de la pratique actuelle de la formation (Michael Achermann, Daniel Carron, Giuliana Tedesco-Manca, Tobias Zimmermann).

Les exigences modifiées envers le personnel de formation continue trouvent également leur reflet dans les profils de compétences et les formations. Le profil de compétences tout récemment révisé pour le brevet fédéral de formateur·trice en est un exemple concret (Andreas Schubiger).

En complément au thème de ce numéro, EP contient une «Carte Blanche» (Ekkehard Nuissl), présente la nouvelle chaire de formation professionnelle et de formation continue de l’Université de Zurich (Katrin Kraus) et propose des conseils de lecture ainsi que des nouvelles récentes du domaine de la formation continue.

Le comité de rédaction vous souhaite une lecture stimulante et se fera un plaisir de recevoir vos réactions à propos de ce deuxième numéro d’EP nouvelle formule.