Nouvelles de la FSEA
FOCUS Formation continue: les formatrices et formateurs d’adultes travaillent le plus souvent à temps partiel et sur la base de mandats
Chaque printemps, la FSEA interroge les prestataires de formation continue de Suisse à propos de thèmes qui changent d’une année à l’autre. L’enquête de 2023 était consacrée aux conditions d’engagement du personnel dans la formation continue du point de vue des organisations de formation continue.
Le résultat: les formatrices et formateurs d’adultes représentent environ deux tiers du personnel employé dans les organisations de formation continue. Une caractéristique importante de la branche réside dans les nombreux mandats dans le cadre desquels les prestataires ne paient des formatrices et formateurs d’adultes que pour un mandat spécifique. En moyenne, les organisations de formation continue emploient environ un tiers de personnes à titre permanent et deux tiers de personnes mandatées.
Les formatrices et formateurs d’adultes mandatés sont plus nombreux chez les prestataires de grande taille que chez les petits prestataires. Les prestataires de Suisse alémanique travaillent plus souvent avec des personnes mandatées que les prestataires implantés dans les autres régions linguistiques. De même, les prestataires dont le thème principal est la formation continue professionnelle et générale comptent une part plus élevée de personnes mandatées que les prestataires spécialisés dans les langues étrangères et les compétences de base.
Pour la majorité des personnes engagées à titre permanent, l’activité de formatrice ou de formateur d’adultes est un travail à temps partiel, parfois avec un taux d’occupation inférieur à 20%. Environ la moitié des prestataires n’emploie aucune formatrice ou formateur d’adultes à temps complet. La fourchette des salaires est large: alors que certaines formatrices et certains formateurs d’adultes gagnent entre 20 et 30 francs de l’heure environ, certaines et certains ont des salaires horaires supérieurs à 140 francs. Les salaires sont généralement plus bas dans les domaines des langues étrangères et de la formation continue générale et culturelle.
447 prestataires issus des trois régions linguistiques ont répondu à l’enquête en ligne qui a eu lieu en avril et mai 2023.
L’Aide suisse à la montagne et la FSEA ont permis cinq ans de formation continue dans les régions de montagne
Le projet de bons de formation de l’Aide suisse à la montagne et de la FSEA s’est terminé fin 2023. L’offre lancée en commun visait à développer la formation aux outils numériques pour les employés dans les régions de montagne. Dans ce cadre, la moitié des frais de formation était prise en charge par l’Aide suisse à la montagne lorsque des employés, à la demande de leur employeur, participaient à une formation continue sur le thème de la transformation numérique.
Pendant les 5 années du projet, plus de 1000 formations continues représentant un montant total de plus d’un million de francs ont été subventionnées.
Un large choix de formations était proposé afin de couvrir les différents besoins de la population en matière de formation. L’offre de formation englobait des cours sur des programmes de bureautique comme Excel ou sur des logiciels de traitement d’image comme Photoshop et Indesign, des cours de programmation ainsi que des formations continues plus complexes sur les thèmes du marketing numérique, des réseaux sociaux et du management.
L’Aide suisse à la montagne continue d’étudier des demandes de soutien pour des formations continues via son site Internet www.berghilfe.ch/gesuche/bildung.ch. Toutefois, un soutien financier ne peut être accordé que si les personnes à l’origine de la demande peuvent prouver qu’en tant que ménage ou entreprise, elles ne peuvent assumer elles-mêmes les coûts de la formation continue.
Ce qui distingue les prestataires dans le domaine des compétences de base
La formation continue est un but accessoire pour la plupart des prestataires proposant des offres dans le domaine des compétences de base. Ils s’appuient donc sur plusieurs domaines d’offres, ont plus souvent un organisme responsable privé d’utilité publique et sont davantage financés par des fonds publics que les prestataires qui ne proposent aucune offre dans le domaine des compétences de base. Tels sont les résultats du rapport «Compétences de base» de la FSEA.
Les analyses de ce rapport s’appuient sur une enquête réalisée auprès des prestataires de formation continue en Suisse en 2023. Elle a été effectuée au moyen d’un questionnaire en ligne partiellement standardisé. Sur les 447 prestataires ayant répondu à l’enquête, 164 ont indiqué qu’ils proposaient des offres dans le secteur des compétences de base, qu’il s’agisse de leur domaine d’activité principal ou d’un domaine secondaire. Cela représente 37% de l’ensemble des prestataires interrogés.
Dans cette enquête, le secteur des compétences de base englobe les offres de formation continue au cours desquelles les adultes peuvent améliorer leurs capacités de lecture et d’écriture, leurs connaissances en mathématiques élémentaires et leur capacité à utiliser les technologies numériques de base pour leur vie quotidienne et professionnelle. La promotion des connaissances linguistiques de sorte que les apprenantes et apprenants atteignent un niveau de compétence de base (Alpha, A1-B2) fait également partie de ce domaine.
Nouvelle étude sur la formation continue dans les PME
En avril 2024, la FSEA a publié une étude sur le thème «Importance et mise en œuvre de la formation continue dans les PME». Cette étude s’appuie sur une enquête quantitative auprès de 386 PME employant entre 2 et 50 personnes, et sur 10 interviews qualitatives avec des responsables de PME. Pour la première fois depuis 2005, cette étude fournit des résultats empiriques sur l’importance et sur la mise en œuvre de la formation continue dans les petites entreprises et micro-entreprises en Suisse. L’étude saisit la diversité du secteur de la formation continue et présente les différences en fonction de la taille de l’entreprise, de la branche et de la structure de qualification.
L’étude montre d’une part l’importance élevée que les PME accordent à la formation continue pour le succès de l’entreprise. Selon les résultats, les PME reconnaissent la pertinence et l’utilité de la formation continue, notamment pour couvrir les besoins de compétences au sein de l’entreprise. En conséquence, pour une grande partie des PME, la formation continue fait partie intégrante de la stratégie d’entreprise et du budget. Bon nombre d’entreprises accordent un soutien financier ou octroient du temps pour la formation continue de leurs collaboratrices et collaborateurs et évaluent les mesures correspondantes. La plupart des PME considèrent que leurs collaboratrices et collaborateurs sont motivés pour une formation continue.
L’étude montre par ailleurs que dans de nombreuses PME, les collaboratrices et collaborateurs participent rarement à des formations continues. Ce sont surtout les personnes peu qualifiées qui participent peu aux activités de formation continue. De plus, un tiers des PME n’est pas en mesure de répondre aux besoins de formation continue de l’entreprise. Comme raisons qui les en empêchent, les responsables de PME citent trois aspects: le manque de temps, des ressources financières insuffisantes ou l’absence de formations continues adéquates.
Plateforme pour la professionnalisation de la formation continue en Hongrie
En Hongrie, il manque un large dialogue sur la professionnalisation et la qualité de la formation continue entre les actrices et acteurs concernés. Les formatrices et formateurs qui exercent dans ce secteur ont peu de possibilités pour échanger et pour s’informer sur ces thèmes. De même, il y a très peu d’offres de formation à ce sujet. Il manque aussi, dans le système hongrois de formation continue, un système global d’assurance qualité avec des standards possédant une validité générale.
Dans ce contexte, la FSEA effectue, en collaboration avec un partenaire local, un projet visant à promouvoir la professionnalisation et la qualité dans le système hongrois de formation continue. Ce projet est soutenu par le Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI). Il a pour objectif de créer une structure solide, favorisant le dialogue et la diffusion du savoir sur les thèmes de la professionnalisation et de la qualité en Hongrie. Dans ce but, une plateforme numérique a été mise en place. Elle contient des offres de formation, des possibilités d’échange et des informations sur des manifestations. Par ailleurs, des conférences à l’intention des actrices et acteurs de la formation continue seront organisées à intervalles réguliers.
La plateforme a été finalisée au printemps 2024 et a été inaugurée avec une première conférence. Elle suscite un grand intérêt et est utilisée par les prestataires de formation continue. Une deuxième conférence aura lieu à l'automne 2024.
État des lieux concernant l’éducation au climat en Suisse
En juin 2024, la FSEA a publié le premier rapport sur «l’éducation au climat pour les adultes en Suisse». L’objectif de ce rapport est de montrer les conditions-cadres et les structures de subvention relatives à la formation continue dans le domaine du climat pour les adultes. Il présente également un aperçu des offres correspondantes. Le rapport classe les différentes notions et concepts d’éducation tels que l’éducation au climat, l’éducation pour le développement durable ou l’éducation environnementale. Il décrit le contexte international et, à partir de celui-ci, définit des aspects pertinents pour la Suisse. Il analyse les offres en matière d’éducation au climat dans l’éducation formelle, dans l’éducation extrascolaire et dans les secteurs non formel et informel. Enfin, le rapport présente les conditions-cadres légales ainsi que les conditions régissant les subventions en Suisse.
Le rapport montre qu’au niveau fédéral, l’importance de l’éducation visant à promouvoir la protection du climat, l’adaptation au changement climatique et le développement durable est prise en compte dans les principaux plans et les principales stratégies fédérales. Dans l’éducation formelle, l’éducation au climat est déjà bien intégrée dans l’enseignement relatif au développement durable ou le sera prochainement grâce à des réformes actuelles. Dans le secteur de la formation continue, on constate des différences selon le groupe cible, le thème et le type de prestataire. Les thèmes en lien avec le climat sont nettement mieux soutenus dans la formation continue professionnelle que dans la formation continue générale. Dans le secteur non formel, des actions s’avèrent nécessaires à différents niveaux.
Sur cette base, sept recommandations d’action seront définies dans le rapport. Elles concernent notamment la législation, la collaboration et l’utilisation de synergies entre les différentes parties prenantes. D’autres recommandations visent à exploiter le potentiel d’optimisation dans la conception de l’organisation et des programmes au sein des institutions de formation continue, ou dans la planification du contenu des manifestations.