Nouvelles de la FSEA
Rapport de fond sur les microcertifications
En février 2023, la FSEA a publié un rapport de fond sur l’utilisation de microcertifications dans le contexte international et en Suisse. Les microcertifications sont une forme de justificatif de qualification pour de petites unités d’apprentissage. Parmi les espoirs associés aux microcertifications compte la perspective d’atteindre plus facilement des groupes cibles peu familiarisés avec la formation grâce à de petites unités d’enseignement et de pouvoir ainsi les motiver dans leur apprentissage.
Le rapport de la FSEA montre qu’en Suisse, ce sont avant tout les hautes écoles qui s’attachent à développer des microcertifications. Dans le domaine de la formation continue, on s’intéresse certes aux microcertifications, mais elles ne sont jusqu’à présent proposées que de manière isolée. Une raison de l’attitude réservée face aux microcertifications réside dans la grande hétérogénéité des notions, des concepts et des attentes. L’UE a proposé une définition des microcertifications et formulé des recommandations pour une mise en œuvre homogène; mais en Suisse, il n’y a pas encore de compréhension commune des microcertifications. Par ailleurs, il n’y a pas – comme dans certains pays européens – d’initiatives de niveau supérieur pour un développement coordonné des microcertifications. Dans ce contexte, il est difficile pour les prestataires de formation continue d’évaluer si cela vaudrait la peine de développer des microcertifications, et quels investissements et défis seraient à prévoir.
À la suite du premier projet pratique, la FSEA prévoit un projet consécutif pour analyser de façon approfondie les possibilités d’une mise en œuvre des microcertifications dans la formation continue en Suisse. Ce qui comprend notamment des analyses de besoins auprès des individus, des prestataires de formation continue ainsi que des acteurs et actrices du marché du travail.
Hedinger, Franziska (2023): Microcertifications: développements récents en Suisse et à l’échelle internationale. Zurich: FSEA.
Think tank TRANSIT: parution du troisième rapport de tendance
Le troisième rapport de tendance du think tank TRANSIT est consacré au thème de la flexibilisation. Il décrit tout d’abord, en s’appuyant sur des travaux théoriques et empiriques de diverses disciplines telles que la sociologie ou la psychologie, les tendances à la flexibilisation dans la société et le monde du travail. Il se penche ici sur les trois domaines «projets de vie», «monde du travail» et «sources de savoir». Un élément déterminant dans les trois domaines est une évolution vers des valeurs postmatérialistes telles que l’individualisation ou le sens qui, outre les nouvelles possibilités technologiques, sont associées à la flexibilisation.
Dans une deuxième partie, les autrices déduisent de ces tendances des perspectives pour l’avenir de l’apprentissage des adultes et de la formation continue, et posent aux acteurs et actrices de la formation continue des questions sur la manière d’aborder ces perspectives. Car il semble d’ores et déjà évident que si toutes les perspectives offrent des opportunités, elles s’accompagnent également de nombreux défis. À travers l’ensemble des thèmes «parcours de vie», «monde du travail» et «sources de connaissances», on voit se dessiner les perspectives suivantes: augmentation de la variété et de la diversité, besoin croissant de sens et de participation, ainsi que complexité de plus en plus élevée.
Buchs, Helen; Sgier, Irena; Müller, Sabin (2023): Troisième rapport de tendance du think tank TRANSIT: toujours plus flexible – toujours mieux? Zurich, FSEA.
Disponible sur www.thinktank-transit.ch/f
Formation continue GO pour la promotion des compétences de base sur le lieu de travail
Dans le cadre de l’axe prioritaire d’encouragement «Simplement mieux! … au travail», la Confédération accorde depuis 2018 un soutien financier aux entreprises pour la promotion des compétences de base de leur personnel avec des cours sur mesure. Parmi les compétences de base comptent la lecture, l’écriture, l’informatique, le calcul et la langue. L’objectif consiste à apporter aux travailleurs et aux travailleuses un soutien ciblé sur le lieu de travail et à assurer le transfert des connaissances acquises. L’engagement des prestataires de formation est essentiel pour la réussite de l’axe prioritaire d’encouragement. Ils renseignent et conseillent les entreprises dans le cadre de leurs activités de prospection. Puis ils développent des cours en fonction des besoins des entreprises et du personnel, et les réalisent sur place.
Le modèle GO développé par la FSEA constitue le cadre conceptuel pour l’axe d’encouragement prioritaire «Simplement mieux! … au travail». En coopération avec des spécialistes de la pratique, la FSEA a nouvellement conçu la formation continue GO et l’a mise en œuvre pour la première fois en tant que projet pilote dans la première moitié de l’année 2023. Elle se compose de quatre modules, qui peuvent également être accomplis isolément. L’objectif consiste à aider les prestataires de formation continue à réaliser des offres professionnelles de formation en compétences de base pour les entreprises.
Pour en savoir plus:
L’offensive de formation continue entre dans sa deuxième phase
La Conférence suisse des directrices et directeurs des institutions d’action sociale (CSIAS) et la FSEA ont lancé conjointement en 2018 une offensive de formation continue. L’offensive visait à donner à toutes les personnes bénéficiaires de l’aide sociale la possibilité de continuer à se former. Avec la première phase de l’offensive de formation continue, neuf institutions d’aide sociale en Suisse alémanique et dans le canton du Tessin ont pu améliorer leur structure d’encouragement dans le domaine de la formation depuis 2019, cela grâce au soutien de plusieurs fondations. À la suite de l’offensive de formation continue, les institutions d’aide sociale sont aujourd’hui plus conscientes du potentiel de la formation continue comme moyen et comme base pour une intégration durable au marché du travail. De plus, la coopération entre l’instruction publique et l’aide sociale est devenue plus étroite dans plusieurs cantons. Les résultats positifs des trois premières années de l’offensive sont consignés dans le rapport d’évaluation.
Dans le contexte de la pénurie croissante de main-d’œuvre et de personnel qualifié, ainsi que de l’essor de la numérisation qui pose aux travailleurs et travailleuses des exigences sans cesse plus élevées, la CSIAS et la FSEA ont décidé de poursuivre et d’étendre l’offensive de formation continue (2018-2022). L’objectif consiste à mettre en place des structures d’encouragement stables dans un nombre pouvant atteindre 40 institutions d’aide sociale, afin d’établir l’offensive pour toute la Suisse dans les années à venir (2023-2026). Cette offensive est soutenue par une large alliance de représentant·e·s de l’économie et de la formation, dont notamment l’Union patronale suisse (UPS), l’Union syndicale suisse (USS) et la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP).
Le canton d’Argovie met en œuvre des projets de bons de formation
En coopération avec la FSEA et la Fédération suisse Lire et Écrire, le canton d’Argovie a lancé un projet de bons de formation. Afin de motiver les adultes qui en ont besoin à suivre un cours de compétences de base, on accorde depuis début janvier 2023 des bons de formation d’un montant de 500 francs. Grâce à ces bons, l’accès du groupe cible aux cours de compétences de base doit devenir plus aisé et moins coûteux. Les prestataires de cours, les spécialistes ou autres interlocuteurs et interlocutrices peuvent remettre aux personnes concernées ces bons, qu’il est aussi possible d’obtenir directement sur le site de la campagne «Simplement mieux!» Les cours permettent d’acquérir des connaissances de base en lecture, en écriture, en mathématiques élémentaires et en utilisation des technologies d’information et de communication.
Avec le bon de formation spécialement destiné aux personnes ayant des besoins dans le domaine des compétences de base, le canton d’Argovie suit l’exemple des cantons de Lucerne et de Fribourg.