Les potentialités offertes par la formation continue pour la planification d’ouvrages bâtis écologiquement durables
Cet article récapitule les résultats de l’«Étude sur la construction écologiquement durable – Analyse des formations initiales et continues»1 qui a été publiée en 2023. Commandée par l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), cette étude vise à élaborer des bases pour analyser et améliorer les offres de formation initiale et continue destinées aux architectes, aux ingénieures et ingénieurs ainsi qu’aux autres corps de métiers impliqués dans la planification d’ouvrages. Ces personnes doivent disposer d’un bagage de compétences suffisant pour concevoir et planifier des ouvrages écologiquement durables et circulaires, tant dans le domaine du bâtiment que du génie civil. Des recommandations d’action pour les instituts de formation ont été formulées sur la base des conclusions de cette étude.
Introduction
En Suisse, le secteur de la construction représente une part importante de la consommation d’énergie et de ressources, ainsi que des émissions de gaz à effet de serre. La planification et la construction d’ouvrages génèrent, en outre, une grande partie des déchets du pays et ont des répercussions de taille sur le territoire, jouant par conséquent un rôle majeur dans des domaines tels que la réduction de la chaleur, le régime des eaux ou la biodiversité. Pour ces différentes raisons, la durabilité du secteur de la construction suisse revêt une importance capitale.
L’«Étude sur la construction écologiquement durable – Analyse des formations initiales et continues»2, réalisée à la demande de l’OFEV, se penche sur les questions fondamentales suivantes:
- Quelles sont les compétences requises durant la phase de conception d’un ouvrage écologiquement durable conçu selon les principes de l’économie circulaire?
- Quel est le niveau d’ancrage du sujet de la construction écologiquement durable et circulaire dans les offres de formation initiale et continue en architecture et ingénierie (formation tertiaire) actuellement proposées en Suisse?
- Comment mieux ancrer le sujet de la construction écologiquement durable et circulaire dans les offres de formation initiale et continue portant sur la phase de conception3 des ouvrages?
L’étude a soumis à l’analyse les principales formations initiales et continues destinées aux spécialistes qui jouent un rôle majeur dans la phase de conception des ouvrages. Elle porte sur trente-deux formations initiales proposées en Suisse pour les filières suivantes:
- architecte (EPF, HES)
- ingénieur/ingénieure en génie civil (EPF, HES)
- technicien/technicienne en technique des bâtiments (HES)
- technicien diplômé/technicienne diplômée en planification des travaux architecture ou génie civil (ES)
L’étude comprend également l’analyse de 55 formations continues, ces dernières jouant un rôle essentiel pour les expertes et experts dans l’acquisition de compétences liées à la planification d’ouvrages écologiquement durables. D’après l’Office fédéral de la statistique (OFS), les personnes disposant d’un meilleur niveau d’éducation (secteur tertiaire) ont particulièrement tendance à suivre de plus en plus de formations continues. Et, dans le domaine de la construction écologiquement durable également, la formation continue régulière des spécialistes est stimulée par les nouveaux produits mis sur le marché, les modèles commerciaux innovants et le caractère changeant des influences et des circonstances. Pour cette raison, on trouve sur le marché de la formation continue suisse des offres parfois très spécialisées qui reflètent les dernières évolutions en matière de construction écologiquement durable et circulaire. Outre les cours de formation professionnelle dispensés par des instituts publics et privés ou des entreprises, l’étude porte principalement sur les formations continues suivies après l’obtention d’un diplôme de type CAS (Certificate of Advanced Studies) ou DAS/MAS (Diploma/Master of Advanced Studies) délivré par une haute école. L’objectif de ces offres de formation continue est d’initier les personnes inscrites à un domaine particulier, d’ouvrir la voie à de nouvelles professions ou encore d’approfondir les connaissances dont disposent déjà les expertes et experts. L’étude menée a examiné le niveau de représentation des compétences requises en matière de construction écologiquement durable dans les descriptifs des différents modules des filières d’études ou des formations continues.
Les analyses de l’étude ont été complétées et étayées par une enquête écrite ainsi que par des entretiens oraux structurés menés par des spécialistes de la formation, de l’économie ainsi que des associations professionnelles.
Méthodologie
L’étude a soumis à l’analyse différentes filières de formation dans les domaines concernés et les a évaluées en termes qualitatifs et quantitatifs en se basant sur les compétences mentionnées dans les descriptifs. La grille d’évaluation se fonde sur les principaux aspects de la construction écologiquement durable, en suivant l’exemple de la norme SIA 112/14 et du standard SNBS5. L’étude a systématiquement vérifié si les offres de formation initiale et continue proposaient les conditions requises pour l’acquisition de compétences permettant de planifier des ouvrages écologiquement durables par les expertes et experts (comparaison des compétences cibles et réelles). La compétence sociale «coopération» a en outre été prise en compte pour l’évaluation, car une collaboration entre disciplines et spécialistes est considérée comme essentielle dans le processus de planification des ouvrages.
Concrètement, l’étude montre quels domaines thématiques et quelles compétences de la figure 1 sont présents dans les formations. Pour ce faire, on a utilisé les descriptifs des modules des filières examinées qui ont été analysés en fonction des compétences définies. Les descriptifs ont été évalués au moyen d’une échelle qualitative. Une distinction a été faite entre les descriptions indisponibles de compétences, les descriptions partielles de compétences et les descriptions complètes de compétences. Dans la description partielle, des aspects relevant de la durabilité écologique sont mentionnés, mais aucun objectif pédagogique n’est défini pour la formation. Dans la description complète, on trouve des aspects relevant de la durabilité écologique ainsi qu’une présentation détaillée des objectifs pédagogiques orientés vers l’action. Afin de pouvoir comparer les différentes offres entre elles, cette classification qualitative a été adaptée pour obtenir un système d’évaluation quantitative, et ce au moyen d’un classement par points, à savoir 0 pour «description indisponible», 1 pour «description partielle» et 2 pour «description complète».
L’étude permet ainsi de voir quelles informations sont disponibles dans les descriptifs des modules. Il arrive cependant que des formations dispensent des contenus n’apparaissant pas dans les descriptifs, de même qu’il arrive que des descriptifs mentionnent des contenus qui ne sont pas enseignés durant la formation. Pour cette raison, il n’est pas possible de considérer cette étude comme une évaluation finale; elle sert plutôt de point de départ à des discussions et analyses plus approfondies sur le sujet de la planification écologiquement durable. Cela vaut aussi bien pour la formation initiale que pour la formation continue.
Ancrage dans l’enseignement
L’analyse révèle que la durabilité écologique est ancrée dans les descriptifs des modules de la quasi-totalité des trente-deux filières examinées. Les différences apparaissant entre les instituts de formation et les filières d’études concernant les compétences en planification d’ouvrages durables analysées sont toutefois importantes. Aucune filière n’atteint le maximum de quatorze points. Par conséquent, toutes les filières d’études examinées pourraient potentiellement ancrer plus systématiquement les compétences en planification d’ouvrages durables en les formulant plus explicitement dans les descriptifs de leurs modules.
Parmi les domaines thématiques examinés, ceux de la coopération et de la consommation énergétique sont ceux qui sont décrits le plus souvent et de la façon la plus détaillée dans les filières. Les domaines «cycle des matières» et «atteintes à l’environnement» sont moins fréquents et plus faiblement représentés dans les descriptifs des modules. Quant aux domaines «émissions de gaz à effet de serre», «nature et paysage» ainsi que «sobriété», ils y apparaissent rarement, voire presque jamais. Les filières d’études bachelor en technique des bâtiments, bachelor en architecture et technicienne diplômée/technicien diplômé en planification des travaux sont celles qui couvrent le plus largement les thèmes de la durabilité écologique et de la coopération.
Ancrage dans la formation continue
L’analyse des formations continues prend également appui sur les domaines thématiques couverts et les compétences enseignées en matière de construction écologiquement durable (Figure 1)6. L’évaluation a porté sur les contenus enseignés dans chacune des offres en suivant un schéma «oui ou non». Une matrice représentant le paysage de la formation continue a été créée, contenant la liste des différents cours ainsi que la représentation de leurs contenus, ces derniers étant identifiés en se basant sur les descriptifs des offres de formations continues.
Les 55 formations continues analysées dans le cadre de cette étude ont été divisées en deux groupes selon leur durée, à savoir 25 cours d’un jour et 30 cours semestriels, afin de pouvoir tenir compte des différents calendriers proposés et de la profondeur des sujets traités dans les cours, et de mieux comparer les différentes offres entre elles. Les cours d’un jour mettent majoritairement l’accent sur un sujet spécifique, tandis que les cours semestriels permettent d’explorer les thèmes proposés de façon transversale et davantage approfondie7.
Profils thématiques
L’évaluation des 55 offres de formation continue s’est basée sur les descriptifs de cours figurant sur les sites internet des prestataires, en tenant compte des domaines thématiques décrits à la figure 1. Le domaine thématique de la coopération n’a pas été inclus pour la formation continue, car les descriptifs mettent principalement l’accent sur les contenus des cours et non sur les compétences à acquérir. Les résultats sont représentés individuellement ci-dessous par deux diagrammes de Kiviat, un pour les cours d’un jour et l’autre pour les cours semestriels. Les lignes des diagrammes représentent le rapport entre le nombre de fois où un domaine thématique est représenté dans les descriptifs et le nombre de type de cours concerné.
Cours d’un jour
La figure 1 montre les représentations de chaque domaine thématique dans les cours d’un jour. Les sujets les plus fréquemment couverts par les cours d’un jour sont la consommation énergétique, le cycle des matières et l’efficacité des ressources. Considérés dans leur globalité, les domaines thématiques sont tous couverts par au moins un cours. Étant donné qu’il s’agit de cours proposant des contenus spécifiques, les personnes inscrites peuvent déterminer elles-mêmes les domaines thématiques qu’elles souhaitent traiter en choisissant le cours journalier le plus approprié à leurs besoins, ce qui leur permet de combler leurs lacunes de manière spécifique.
Cours semestriels
Comme on peut le voir à la figure 2, les différents domaines thématiques ne sont pas représentés de la même manière que dans les cours d’un jour. Seul le domaine de la consommation énergétique est également souvent représenté. Le domaine de la sobriété, en revanche, n’apparaît dans aucun des cours semestriels examinés. Les autres domaines thématiques sont peu représentés. Les cours semestriels traitent eux aussi de thèmes spécifiques, ce qui permet également aux personnes inscrites de choisir les cours en fonction de leurs besoins. On constate toutefois une nette focalisation des cours semestriels sur le domaine de la consommation énergétique.
Les résultats montrent qu’un schéma similaire apparaît pour les formations continues concernant les domaines principaux de l’énergie et du cycle de vie des matériaux, qui présentent tous les deux une pondération relativement importante. Sur le plan thématique, les formations continues ne viennent que partiellement compléter les formations initiales.
La durabilité, un défi majeur
Les résultats ont été validés grâce à la participation d’expertes et experts reconnus dans les domaines de l’éducation, de l’économie et des associations professionnelles. Cette validation a été obtenue au moyen d’un sondage en ligne suivi d’entretiens individuels complémentaires. Les expertes et experts consultés occupant par exemple des postes de direction dans des bureaux d’ingénierie ou d’architecture ont apporté leur expertise sur le sujet des compétences requises ainsi que sur l’état actuel de la formation. Les représentantes et représentants des associations professionnelles importantes des secteurs de la construction et de l’immobilier, quant à eux, ont été consultés pour la vision globale qu’ils ont de leur domaine ainsi que pour les perspectives importantes qu’ils peuvent ainsi apporter sur l’évolution future du processus de planification d’ouvrages écologiques. Les représentantes et représentants du domaine de l’éducation, enfin, ont été intégrés à l’étude pour représenter le point de vue du monde éducatif concernant les lacunes identifiées et les mesures éventuelles à prendre pour y remédier.
Les résultats obtenus montrent que la «durabilité» est l’un des défis actuels majeurs posés aux secteurs de la construction et de l’immobilier. À court terme (c’est-à-dire d’ici un à dix ans), la durabilité se classe en deuxième position des plus grands défis perçus (18%). Seule la pénurie de main-d’œuvre qualifiée est considérée comme un défi plus important à court terme (22%). À long terme (c’est-à-dire d’ici dix à trente ans), la durabilité est toutefois considérée comme plus importante (23%). Elle est suivie de l’énergie (21%), mais les sujets de l’économie circulaire et des émissions de CO2 sont également cités comme défis majeurs à long terme par les personnes interrogées.
L’importance de la formation initiale et continue
Lors de l’étape suivante, le sondage en ligne a cherché à savoir quels diplômes8 étaient considérés comme importants pour la planification d’ouvrages écologiquement durables. Les résultats ont confirmé que la durabilité écologique était une question transversale et ne devait donc pas être traitée par un corps de métier isolé. Dans l’ensemble, les personnes interrogées ont attribué à la totalité des acteurs identifiés impliqués dans le processus de planification la note «très important» ou «plutôt important». Nous pouvons en conclure que la durabilité écologique doit être ancrée dans la formation initiale pour l’ensemble de ces diplômes également.
Les expertes et experts interrogés ont attribué la note «très important» ou «plutôt important» aux domaines thématiques et compétences identifiés dans le cadre de cette étude (Figure 1), ce qui témoigne du caractère vaste du sujet de la durabilité écologique ainsi que des connaissances requises pour les personnes spécialisées impliquées dans le processus de planification. On constate toutefois également que la majeure partie des personnes interrogées considère que ces compétences sont, dans l’ensemble, insuffisamment ou seulement partiellement couvertes par l’offre de formation actuellement proposée en Suisse (secteur tertiaire). Seul le thème de la consommation énergétique est considéré comme étant déjà bien couvert. Les personnes interrogées soulignent en outre la nécessité d’ancrer ces compétences de manière appropriée dans la formation initiale et continue. La majorité des personnes interrogées pense enfin que le sujet de la durabilité écologique demeurera tout aussi important, voire gagnera en importance à l’avenir, et que des actions sont par conséquent nécessaires dans la formation initiale et continue.
Concernant l’importance des offres de formation initiale pour la formation aux compétences (professionnelles) requises pour la durabilité écologique (Figure 3), les personnes interrogées indiquent clairement qu’elles considèrent toutes les offres examinées comme «très importantes» ou «plutôt importantes». Un résultat qui concorde avec celui de la question portant sur les diplômes considérés comme importants pour la planification écologiquement durable, et qui montre que la durabilité écologique constitue une question transversale entre les différents acteurs de la planification d’ouvrages. Une conclusion qui apparaît également dans l’importance attribuée aux différentes offres de formation pour combler les lacunes de formation éventuelles (Figure 4): plus de 50% des personnes interrogées considèrent que les formations continues et les hautes écoles spécialisées jouent un rôle particulièrement important lorsqu’il s’agit de combler les lacunes de formation en matière de planification d’ouvrages écologiquement durables. Un résultat qui révèle que la formation suivie par les différents acteurs impliqués dans cette planification, et en particulier les formations continues et les formations dispensées par les hautes écoles spécialisées, doit être axée sur la pratique.
Conclusion et recommandations d’action
La durabilité écologique et la coopération sont des sujets vastes et ambitieux. Pour que les spécialistes de la planification d’ouvrages puissent les mettre en œuvre dans leur pratique professionnelle quotidienne, la formation initiale et continue doit impérativement permettre l’acquisition des compétences associées. Les résultats de l’étude menée permettent de formuler les recommandations d’action suivantes à l’intention des instituts de formation:
Définir des modèles cibles pour les instituts de formation
- Si cela n’est pas déjà fait, les instituts de formation doivent formuler sous forme de modèle cible la conception qu’ils ont de la durabilité écologique et de la coopération. De tels modèles leur permettraient d’appréhender de façon plus large, plus interdisciplinaire et éventuellement plus ambitieuse les concepts de durabilité écologique et de coopération, dont la compréhension varie parfois parmi les différents corps de métier.
Évaluer la mise en œuvre des modèles cibles
- Une fois les modèles cibles mis au point, les instituts de formation doivent contrôler, grâce à des analyses du niveau de maturité ou à des méthodes similaires, l’état d’avancement de leur mise en œuvre dans les descriptifs des modules et déployer des mesures d’optimisation là où c’est nécessaire.
- L’étude se focalise sur l’évaluation des descriptifs des modules. Les instituts de formation doivent compléter cette analyse en évaluant le niveau de mise en œuvre, dans l’enseignement dispensé par les différents cours, des objectifs et consignes concernant la durabilité écologique et la coopération.
Développer le savoir-faire du corps enseignant
- À plusieurs reprises, les entretiens menés avec des expertes et experts ont fait ressortir le besoin d’élargir le spectre des connaissances et compétences du corps enseignant. Des modèles tels que «Train the Trainer» ou encore le recours à des spécialistes de la planification d’ouvrages durables permettraient de transmettre un savoir-faire spécifique aux professeurs comme au corps intermédiaire, ainsi qu’aux étudiantes et étudiants durant les cours.
Instaurer un échange interdisciplinaire de connaissances et d’expériences
- Les expertes et experts accordent une très grande importance à l’échange interdisciplinaire de connaissances et d’expériences entre les différents instituts de formation d’une part, ainsi qu’entre les instituts de formation, les pouvoirs publics, les associations professionnelles et le monde économique d’autre part. Cet échange interdisciplinaire de connaissances et d’expériences peut par exemple passer par des événements de réseautage ou par le partage de modèles cibles ou de bonnes pratiques. L’échange peut avoir lieu à différents niveaux: entre les responsables des filières, les professeurs, le corps intermédiaire ou encore le corps étudiant. L’intégration des étudiantes et étudiants en particulier devrait se révéler très efficace: dans les entretiens, en effet, la quasi-totalité des expertes et experts a souligné l’intérêt prononcé et l’engagement de la jeune génération pour des sujets tels que la durabilité et la protection du climat.
Développer des formations continues complémentaires
- L’analyse des formations continues montre que, sur le plan thématique, les cours proposés ne complètent que partiellement les formations professionnelles. Or, la complémentarité entre la formation initiale et la formation continue se révèle utile lorsque les formations continues ont pour objectif l’approfondissement ciblé de sujets spécifiques. Ce résultat signifie aussi toutefois que les personnes ayant achevé leur formation ont de la difficulté à élargir leurs compétences acquises dans le cadre de leur cursus au travers de sujets spécifiques complémentaires. Or, un tel élargissement est particulièrement essentiel dans les domaines qui ont fortement gagné en importance ces dernières années, comme la protection du climat, l’économie circulaire ou encore la densification. Les instituts de formation continue, les associations professionnelles, le monde économique et les pouvoirs publics doivent donc développer des offres complémentaires sur le plan thématique.
La mise en œuvre des recommandations d’action s’effectue en collaboration avec l’offensive de formation du secteur du bâtiment9 lancée par ce dernier, les instituts de formation et la Confédération. Cette offensive, déjà très bien établie, englobe un vaste réseau d’associations professionnelles, d’instituts de formation et de partenaires institutionnels. L’offensive de formation du secteur du bâtiment a détaillé ses champs d’action, ses priorités et ses différentes mesures dans sa feuille de route.
L’Office fédéral de l’environnement (OFEV) et l’Office fédéral de l’énergie (OFEN) s’appuient notamment sur les résultats de cette étude pour les activités menées dans le domaine de la construction durable. Les deux acteurs coopèrent avec les hautes écoles et apportent notamment leur soutien à des projets tels que «Former pour transformer» de la HES-SO ou «Berner Weg nachhaltige Architektur» de la BFH-AHB. Les autres axes principaux de l’OFEV et de l’OFEN incluent notamment le renforcement de la coopération avec le Conseil de l’architecture et le Conseil de l’ingénierie civile ainsi que la promotion du réseautage grâce à la mise en place de séries d’ateliers destinés aux métiers de la planification. Dans le domaine de la formation continue, les deux offices fédéraux soutiennent par exemple le développement des offres proposées par la SIA ou EN Bau.
- Jürg Schneider, Ronny Meglin, Devin Horak, Cornelia Moser-Stenström: Étude sur la construction écologiquement durable – Analyse des formations initiales et continues, réalisée par pom+Consulting SA ainsi que par l’Institut für Wissen, Energie und Rohstoffe Zug (WERZ) de la haute école spécialisée Ostschweizer Fachhochschule (OST) à la demande de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), 2023, https://www.bafu.admin.ch/dam/bafu/de/dokumente/wirtschaft-konsum/externe-studien-berichte/oekologisch-nachhaltiges-bauen-analyse-der-aus-und-weiterbildungen.pdf.download.pdf/oekologisch-nachhaltiges-bauen.pdf
- Cette étude a pour point de départ le postulat «Pour une levée des obstacles à l’utilisation efficace des ressources et à la mise en place d’une économie circulaire», formulé par le conseiller aux États Ruedi Noser, ainsi que le rapport associé du Conseil fédéral qui recommande une analyse et une optimisation ciblées de la formation initiale et continue dans les domaines de l’architecture et de l’ingénierie afin de pouvoir améliorer la circularité dans le secteur de la construction.
- La phase de conception désigne ici les différentes étapes de planification – de l’idée initiale à l’appel d’offres – au cours desquelles est défini l’essentiel de la conception d’un ouvrage.
- La norme SIA 112/1 «Construction durable – Bâtiment» est un instrument bien établi dans le domaine de la construction durable. Elle vise à favoriser la compréhension entre les maîtres d’ouvrage et les mandataires au moment de la commande et de l’exécution de prestations de planification d’ouvrages durables.
- Le Standard de Construction Durable Suisse (SNBS) est un standard ainsi qu’un concept global pour la construction durable.
- Les formulations de l’approche par compétences déterminantes de la construction écologiquement durable reposent sur les descriptions de compétences de l’OCDE 22 et du Cadre européen des certifications (CEC) ainsi que sur les descriptions élargies des compétences pour l’éducation au développement durable (compétences EDD) de la fondation éducation21.
- Les cours de MAS (comme le cours «MAS EN Bau», consacré à la construction) ne forment pas un groupe à part puisqu’ils s’achèvent généralement après avoir suivi différents cours semestriels CAS et que leurs contenus sont par conséquent couverts par l’évaluation de chacun de ces CAS.
- Ingénierie civile, architecture, technique des bâtiments, ingénierie en gestion de la nature, aménagement du territoire et des paysages, technique de planification des travaux, écobiologie de la construction et physique du bâtiment.
- Offensive de formation contre la pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans le secteur du bâtiment (suisseenergie.ch)
Cornelia Moser, membre de la direction de l’institut WERZ à la Haute École spécialisée de Suisse orientale OST, a apporté le point de vue de l’éducation au développement durable (EDD) à l’étude: cornelia.moser@ost.ch
Jürg Schneider, responsable de l’unité de services de la société de conseil immobilier pom+Consulting SA à Zurich, a été le chef de projet de l’étude présentée dans cet article: juerg.Schneider@pom.ch