Lors de l’attribution de mandats via des procédures d’appel d’offres dans la formation continue, le prix est souvent le critère de décision le plus important, ce qui entraîne parfois de fausses incitations. La problématique est connue depuis longtemps: si l’institution de formation continue qui obtient le marché est celle qui propose ses prestations au prix le plus bas, cela peut avoir des effets négatifs sur la qualité des offres. On sait également que la forte pression sur les prix dans les procédures d’appel d’offres a des répercussions négatives sur les conditions de travail du personnel chargé de la formation des adultes.

Ces dernières années, la FSEA s’est maintes fois exprimée à ce sujet dans des prises de position et des interventions sur la politique d’éducation. L’association a élaboré des recommandations concrètes à l’intention des spécialistes qui rédigent des appels d’offres publics portant sur des mandats de formation continue. L’objectif des «recommandations concernant la conception des procédures d’appels d’offres dans la formation continue» est de développer des procédures d’appels d’offres qui garantissent une concurrence loyale, basée en premier lieu sur des critères de qualité.

Selon ces recommandations, les soumissionnaires doivent prouver qu’ils rémunèrent leurs formatrices et formateurs à des taux horaires usuels dans la branche et la région. En outre, les soumissionnaires qui offrent de bonnes conditions de travail à leurs formatrices et formateurs doivent avoir de meilleures chances de se voir attribuer un mandat. Par ailleurs, la FSEA recommande que la qualité de l’offre soit pondérée à hauteur d’au moins 60% lors de l’attribution de mandats. Une autre recommandation formulée par l’association est de ne pas imposer de directives fixes pour les concepts didactiques afin de laisser une marge de manœuvre pour des approches innovantes.

Ces recommandations ont été bien accueillies par les acteurs qui rédigent des appels d’offres publics dans le domaine de la formation continue. Leur mise en œuvre est vérifiée.

Informations complémentaires

Environ la moitié des travailleurs·euses en Suisse sont employés par des petites et très petites entreprises. Étant donné qu’un aspect essentiel de la formation continue est sa forte orientation vers des fins professionnelles, les entreprises jouent un rôle important dans la formation continue professionnelle. Pourtant, très peu d’études ont été réalisées en Suisse sur la manière dont la formation continue est mise en œuvre dans les PME et en particulier au sein des microentreprises. Dans le cadre d’une enquête menée auprès des petites et très petites entreprises, c’est-à-dire de moins de 50 collaborateurs, la FSEA souhaite mieux cerner le rôle de la formation continue dans les petites entreprises.

La question centrale est de savoir comment les entreprises parviennent à couvrir leurs besoins de compétences, pourquoi elles forment leurs collaborateurs et quels formats de formation continue elles utilisent à cet effet. L’étude comprend une enquête en ligne quantitative et un sondage qualitatif auprès de représentant·e·s de petites entreprises. L’enquête en ligne a été réalisée en avril 2022. L’étude devrait être terminée en mars 2023.

Informations complémentaires

Le think tank TRANSIT a été lancé par la FSEA afin d’esquisser des perspectives d’avenir pour la formation continue. TRANSIT poursuit une approche collaborative et interdisciplinaire. À travers des manifestations publiques et des ateliers destinés aux expert·e·s, le think tank TRANSIT crée des espaces pour des visions communes. Des rapports de tendances et d’autres publications sont créés à partir de cette plateforme. Deux rapports de tendances ont déjà été publiés, ainsi que le livre «Zusammenhänge[J1] » («Liens»), un recueil d’entretiens avec des expert·e·s issus de différentes disciplines.

Lors d’une enquête effectuée auprès de la communauté TRANSIT, une discussion a été lancée pour sélectionner les thèmes que le think tank devait aborder en priorité cette année. À l’issue de cette discussion, la flexibilisation a été choisie comme thème phare pour 2022. Les tendances en matière de flexibilisation dans les domaines du travail, des projets de vie et du savoir sont analysées de manière approfondie. Un document de travail sur ce sujet a été publié en avril. La publication d’un rapport qui met en lumière les implications de ces tendances vers la flexibilisation est prévue pour l’automne 2022.

Information supplémentaires

Dans le cadre de sa convention de prestation conclue avec le Secrétariat d’État à la Formation, à la Recherche et à l’Innovation (SEFRI), la FSEA a pour mandat d’élaborer chaque année au moins un projet de développement. Ces projets orientés sur la pratique doivent contribuer au développement et à l’innovation dans la formation continue. Les projets qui sont traités se distinguent par un besoin en matière d’innovation ou sont caractérisés par de nouvelles tendances. En tant qu’association faîtière, la FSEA peut soutenir ces tendances par des connaissances spécialisées, la coordination et la mise en réseau.

Trois projets de développement sont actuellement réalisés. Dans le projet «Transformation numérique», la FSEA élabore des supports d’aide pour les prestataires de formation continue de petite taille et de taille intermédiaire; dans ce cadre, le niveau organisationnel figure au premier plan. La FSEA prévoit de proposer des informations de base sur la transformation numérique et un «cercle de bonnes pratiques». Lors de la clôture du projet, les connaissances et les expériences ainsi réunies seront documentées et mises à disposition.

Le projet «Micro Credentials» analyse le développement et la mise en œuvre des micro-justificatifs dans la formation continue. Jusqu’à présent, la question des micro-justificatifs était surtout abordée dans les hautes écoles dans lesquelles ces derniers étaient parfois utilisés. Le thème des micro-justificatifs a, jusqu’à présent, été très peu abordé dans la formation continue suisse. En plus d’un état des lieux des approches actuelles, la FSEA étudiera, en collaboration avec les prestataires de formation continue, dans quelle mesure le concept des micro-justificatifs élaboré au niveau de l’UE est pertinent pour la formation continue en Suisse.

Le troisième projet de développement actuellement mené par la FSEA concerne la mise à disposition d’une boîte à outils pour l’utilisation des bons de formation comme instrument de financement. Les bons de formation sont déjà utilisés par plusieurs acteurs, parmi lesquels des cantons, des fondations et un fonds de formation continue. Ils permettent de soutenir les personnes faiblement qualifiées et celles dont les compétences de base doivent être renforcées. D’autres instances qui encouragent la formation s’intéressent à cette approche. Dans le cadre de ce projet de développement, la FSEA établit des bases de décision et des aides à la mise en œuvre qui permettent d’adapter avec précision les projets de bons de formation aux groupes cibles et aux objectifs et de réaliser de tels projets avec succès.